Guren ~ Le pétale sacré du Lotus Rouge

Lorsque le Divin disparaîtra, le ciel s'assombrira et l'Harmonie deviendra Chaos...Qui à Guren se souvenait de cette antique prophétie ? Et pourtant...
 
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 Les Mémoires d'une Exilée

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Ko' Baasha-Ra
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MessageSujet: Les Mémoires d'une Exilée   Les Mémoires d'une Exilée Icon_minitimeJeu 21 Sep - 5:43

Je m'efforcerai, amis, de parler ici en des termes qui vous sont familiers. Je sais que vous dépréciez nos habitudes orales. Je vais vous conter l'histoire de ma caravane qui court encore sur les dunes et sous le soleil qui écrase les âmes sous ses rayons incandescent. Une horde dans laquelle je suis née, une horde que j'ai fini par abandonner.
A l'heure où je vous parle, je me nomme Ko'Baasha-Ra. J'ai acquis mes préfixe suffixe et ce titre n'a pas toujours été présent. Mes agissement me l'ont offert.
Ko' me désigne donc guérisseuse. Je préfère garder l'origine de mon suffixe encore secrète.
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Ko' Baasha-Ra
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MessageSujet: Re: Les Mémoires d'une Exilée   Les Mémoires d'une Exilée Icon_minitimeJeu 21 Sep - 5:48

Voici mon premier souvenir ardent, un voyage, migration salvatrice à travers une terre hostile. J'étais une jeune adolescente. Pourtant, la tribu déjà me considérait comme femme. J'avais achevé le rituel. Mais cela. Je vous le conterait plus tard.

Le sable incandescent brulait mes membres assaillis par les poussières portées par le vent. A ce moment précis, les boulets ensevelis sous le sol en mouvement perpétuel, je remerciais mes épais fanons qui protégeaient mes membres meurtris.
La sueur perlait sur ma robe que mère aimait tant lustrer. Je progressais sur la dune, sagement dans la file. La chaleur écrasait nos carcasses épuisées par les heures de marches destinées à essuyer la prochaine tempête de sable. J'avais la nette impression d'enfoncer mes membres dans des braises ardentes mais n'avais pas la force de m'en extirper assez vite, et, à quoi bon? Les kilomètres qu'il nous fallait écumer nous bruleraient, dans les mêmes conditions.
Parfois, épuisée, sous ma toile de fortune qui me procurait un peu d'ombre, j'élevais la tête vers le ciel et observais les vautours affamés dessiner de grands cercles au creux du ciel immensément bleu au dessus de notre caravane.
je regrettais presque l'immense étendue de terre craquelée, asséchée, infertile où la vie n'était plus qu'une légende lointaine et immorale. Les particules qui s'immisçaient entre mes poils collés par la sueur et la poussière, celles-ci irritaient ma peau. Quand à mon buste lisse, n'étant pas protégé par ma robe, il subissait les assauts permanent du vent gorgé par les minuscules minéraux. Certains blessaient la surface de mon épiderme rougi par la chaleur et les piqures de ce sable maléfique.
Le vent sifflait dans mes oreilles, la caravane progressait uniformément sur la dune, épousée par notre pas lent, mes tendons me faisaient souffrir et je les sentais bruler sous ma chair, mes jambes jeunes tremblaient à chaque pas, certains poulains étaient portés par leurs parents, les conditions de voyage les avaient éreintés. Les muscles de ma croupe roulaient sous ma chair, je sentais mes épaules trembler sous l'effort réclamé. J'avais simplement choisi de ne pas laisser mon corps ployer. J'avais vu trop d'individu céder à la fatigue et suivi leurs corps lâches dévaler la dune. Si leurs dépouilles étaient amorties par le sol meuble, celui-ci les engloutissais parfois. Je sentais le sol basculer sous mes sabots fébriles, nous marchions sur la crète, à quelques pas du bords qui nous appelait, patiemment.
Les dunes immobiles s'étendaient à perte de vue et la réserve d'eau que je portais en croupe commençait à s'épuiser lentement, je me souviens avoir bu l'intégralité de la réserve que j'avais caché dans ma corne d'oryx qui reposait sagement contre mon flanc, solidement attachée par des lanières de cuire que j'avais pris soins de tanner. Mais les gourdes en peau qui sautillaient contre mes cuisses, sur l'arrière main, commençaient à se faire trop légère et l'inquiétude me gagnait peu à peu. J'étais trop fière pour réclamer de l'eau à un ainé. Je devais prouver ma force et cette épreuve. Et tout en poursuivant la longue marche dans les traces de l'étalon qui s'effaçaient instantanément sous mes yeux, je m'efforçais d'oublier que le sable brulait mes paupières et fouettait mes côtes nues.
Je caressais la peau encore douce de ma première traque, un oryx blanc, à l'encolure dorée, et aux tatouages ébènes qui parcouraient son corps à la manière d'une encre guidée au pinceau. La vente de sa viande avait permis à la caravane de se réapprovisionner largement en fruits à coques, secs, céréales et teintures. Les plus âgés avaient sculpté nos scènes de vie dans ses os blancs et son crane avait été offert à la matriarche. Depuis il pendait derrière sa queue, rattaché à la croupe et sautillait à chaque déhanchement. C'était notre plus belle prise depuis des années. Il avait été ma proie. Les enfants avaient découpé un peu de peau ventrale, la plus fine et mélodieuse, pour concevoir des tambours. Je n'avais pas cillé quand il avait fallu l'abattre. J'ai fais ce qu'il fallait. Pour le bien du clan. Et sa fourrure dorée couvrait à présent mon front, mon visage, mes épaules et mes seins. Tous es choix, je les avais fais pour la survie de notre caravane. Je n'avais jamais songé à autre chose. C'était ainsi. On m'avait acclamée, puis, écartée du butin, mais j'avais pu récupérer légitimement sa peau et une corne.

Je toisais l'horizon floutée; mes paupières battaient anormalement vite, pour chasser le sable de mes yeux humides.
Je suis tombée à genoux quand je pu discerner, à quelques centaines de mètres au sud de notre position, de gigantesques troncs verts se dresser dans l'immensité jaune.
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MessageSujet: Le peuple qui marche   Les Mémoires d'une Exilée Icon_minitimeLun 25 Sep - 5:16

Je vous ai narré, mon premier périple véritablement éprouvant. Mais je souhaiterai à présent, vous parler de mon histoire, les faits seront chronologiques, j'essaierai de remonter dans les ans aussi loin que mes souvenirs  nomades le peuvent encore. Mais pour cela, laissez moi vous raconter nos rites et coutumes. Cette tribu est mon histoire, ma horde, mes souvenirs, elle m'a construite, elle est une part de moi, je serai à jamais l'un de ses grains de sable, et la quitter n'a pas anéanti mon passé.

Ecoutez donc.
Notre caravane sillonne l'immense désert Tanjii depuis que le vent du sud expire son souffle ardent et lèche les hautes dunes. La morsure du sable perforait nos jambes élancées depuis des générations et nos traces dans l'éphémère ne cessaient de disparaître successivement après le passage des tempêtes et mirages.
On ne connaît jamais le désert. On l'apprivoise, s'il le veut, ou il tue. il a toléré, et même apprécié la présence de notre peuple qui  s'y sentait chez lui. Alors, la caravane, immuable, poursuivait son cycle entre ses collines de poussière. Seuls les individus changeaient, le cycle, lui, restait le même, les routes pour seul héritage, le ciel pour carte, Tanjii était notre foyer. Les rayons de son soleil brulait notre peau brunie, criblée de dessins à l'encre noire et éternelle, et la pâleur de sa lune guidait nos pas lors des nuit qui glissait ses grands voiles sur le sable gris.

Quand nous n'étions pas sur la route, la tribu trouvait refuge au cœur des oasis. Nous dressions un campement de fortune, faits de teintures aux couleurs vibrantes, un peu âgées, qui respiraient l'encens, les épices et le sucre roux. J'aimais ces tissus bleus, aux reflets indigo qui sentaient la cannelle. Je portais souvent ces marchandises et mère m'en avait offert. Je conserve toujours mes étoffes, l'une est un immense voile, d'un bleu maya, aux nuances sombres et reflets turquoise, qui peut couvrir l'intégralité de mon corps, la seconde, tire sur un orange chaud aux reflets or, jaune et écarlate que je porte à la taille, il est serti de médaillons dorés et entre chaque pans de l'habit, se cachent les reflets. J'y porte mon Janbiya, contre ma peau, sous le foulard.

Notre peuplade rythme sa vie de rites et coutumes, musiques et danses. Nous sommes le peuple qui marche. Nous naissons, suivons notre cycle, et rejoignons le vent. C'est ainsi depuis que les dunes se sont dressées sur le monde.
Nous sommes un peuple qui vit, un peuple qui célèbre. Et souvent nous chantons.

Je me suis incarnée sous la protection de la lune montante, mère m'a aimée pour cela. C'était un symbole de prospérité, elle a remercié ses Divins. Notre pythie est le maillon le plus respecté au sein du clan. Les Marcheurs croient. C'est ce détail qui m'éloignait déjà des miens. Et mère voulait m'élever pour que je prenne sa succession, mais je me suis détournée de ce chemin. Après tout, le vent efface nos dunes pour ériger de nouvelles routes, et je vis comme une nomade. Je n'ai pu compléter son rite et j'ai, très jeune, commencé le mien.

Tous les nôtres sont tatoués lorsqu'ils ont atteint l'âge de marcher sans plus aucune aide, lorsqu'ils peuvent physiquement tenir la distance dans le sable et devenir adultes. Ils sont la prolongation de notre identité, encrée sous la peau, dans le sang, en nous. Ils sont l'expression graphique de notre intériorité.
Nos armes portent l'histoire. Nous sculptons sur leurs manche de corne, d'os, de bois, les évènements que nous essuyions, ils sont cet héritage de nos ancêtres et nous offrons aux individus que nous ne connaitrons jamais, la prolongation de nos existences dans le sable, et une part de la leur.
Nous peignons nos visages aux couleurs de la terre rouge, des os blancs, des cendres noires. Nos maquillages célèbrent les anciens conflits, les fêtes et les naissances, ou bien les désincarnations, la fin d'un cycle, le début du nouveau. Nous ne sommes pas des sauvages.  Notre vie de voyage est bien plus profonde que tout ce que vous pouvez imaginer ou croire de nous.

Nous ne mangeons pas de chair, si nous chassons, c'est pour permettre des échanges avec les marchands sédentaires qui parfois, courent nos routes pour bénéficier de nos trésors ou de nos proies.
Nous ne sommes pas la seule caravane qui évolue entre les dunes dorées, il y a d'autres peuples qui marchent. C'est avec ceux-ci que nos ancêtres ont fait couler le sang qui a pu nourrir le désert. Aujourd'hui, nous ne nous battons plus, mais nous n'avons jamais eu la mauvaise fortune de croiser leur chemin. C'est pourquoi nous sommes tous des guerriers, depuis notre plus jeune âge, nous suivons les enseignements de nos ainés. Nous devons protéger le clan, plus que notre propre vie. Alors les enfants prennent les armes. Nous sommes un peuple qui se bat.

Vous connaissez les marcheurs, vous connaissez mon peule. Cette part de moi vous est familière désormais. Alors je pourrai vous conter mes rites et apprentissage très bientôt.
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