Les ruesTout était si paisible... La fatigue m'avait finalement rattrapée. J'avais encore quelques heures avant notre rencontre. Qu'avaient-ils fait? Avaient-ils aimé cette ville autant que moi? Est-ce que les couleurs leur avaient paru tout aussi vibrantes qu'elle l'étaient pour mes yeux?
Les arbres en fleurs laissaient flotter leur parfums dans un vent tiède et paisible. Un souffle juste assez profond pour remuer les branches et transporter les pétales. Juste assez pour bercer mon crin clair et faire tinter les pierres qui y séjournaient.
J'extirpais de ma sacoche, la boule de pain pour le repos. La croûte était dorée, brillait presque par endroits. Elle craquait sous la pression de ma main sans laisser la moindre miette. La mie était moelleuse, blanche... Je mordis généreusement et soupirais de contentement au goût qui éclata sur ma langue.
Légèrement salé, aéré... Réconfortant. C'est en mangeant que je réalisais combien j'avais faim.
Mes paupières commençaient à s'alourdir. Je remerciais ce pain de me plonger dans le sommeil. Je savais que j'étais en sécurité dans ces jardins, pas une âme qui vive, et la paix s'étirait tout autour. Mais il était difficile de trouver le sommeil, seule. Je ne pouvais pas lâcher prise sur les dangers potentiels. C'est le prix de la vie dans le désert. La nourriture suffit cependant à briser ces barrières. Je me sentais bien... Tellement bien.
Je pensais à mes compagnons. Il me tardait de connaître leurs expériences, découvrir leurs achats. Je me couvris de mon étoffe bleue et m'allongeais dans l'herbe tendre.
Ma respiration se fit plus lourde, plus profonde... j'avais hâte de reprendre la route avec eux.
Il est si facile de marcher à leurs côtés...
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Je m'eveillais alors qu'une lumière rouge était entrain de poindre sur l'horizon.
Je m'étirais paresseusement, le sommeil engourdissent encore mes membres. Le soleil rouge chauffait mon corps couvert de mon immense foulard.
Je l'attachais à ma taille et le levais enfin en contemplant les jardins que le crépuscule peignait des ses couleurs fauves.
Il était presque l'heure. En trotrinnant joyeusement, j'arpentais les allés jusqu'aux rues.
Les rues