Le chemin fleuri

Le chemin fleuri ne l'était d'ailleurs pas toujours...Par contre, il était le seul chemin permettant de quitter la ville, menant au bosquet dans un sens, ou à Jesthia dans l'autre...
Il se séparait en plusieurs autres petites routes, permettant de rejoindre les chemins d'autres villes, d'autres portes, d'autres régions...
Quelle direction emprunterez-vous ?

De nombreuses clairières bordaient le chemin, certaines d'entre elles avaient des herbes très hautes, d'autres étaient rases et bien vertes, idéales pour faire une petite halte.

(Les portes de la ville)

Les fleurs de nuit s'ouvraient. Avec concentration et un soupçon d'imagination, nous pouvions entendre leurs grelots tinter...Elles semblaient si délicates...Enfin un parfum qui ravissait mes sens ! Je m'arrêtai quelques instants pour admirer le paysage. J'avoue que je n'étais pas un Maître en matière d'orientation. J'avais certainement dû déjà prendre ce chemin pour arriver ici, mais de jour, et je ne m'en souvenais guère. Heureusement, pour compenser, j'avais une bonne vision. Je scrutai l'horizon, et vis ce qui me semblait être, au loin, un petit point d'eau. Voilà qui était parfait.

Je faisais bien attention de ne pas piétiner la flore ravissante qui bordait les lieux. Elle m'inspirait bien plus de respect que n'importe lequel de ces Nains ivrognes...Si petites mais si majestueuses, elles n'avaient besoin de rien, et mieux encore de personne, pour éblouir et forcer l'admiration. Ces petits êtres, si insignifiants, vivants immobiles, avaient pour sûr bien plus de charisme que ces marchands mal dégrossis. Je l'admets, mes pairs étaient mes impairs. Je ne supportais que très peu les humanoïdes. Nombre d'entre eux étaient si prétentieux sans n'avoir jamais rien fait pour mériter telle prétention...Finalement, le chaos aurait peut-être du bon, s'il fallait une chose si effroyable pour que les gens se réveillent et enfin se tendent la main. Mais c'était trop tard. Même ainsi...Je ne la prendrais pas.

Mes bottes chatouillaient l'herbe grasse, qui semblait rire à son contact. Peut-être était-ce la faute de quelques criquets taquins, délogés un instant de leur abri de fortune. Nous devrions par ailleurs prendre exemple sur eux, également. Chassés de leur habitat par un pied de cuir pouvant à chaque instant leur retirer la vie, ils sautillaient en chantant. Rien n'était grave, tant qu'ils avaient leur musique. Aucune rancune, aucune tristesse. Eux n'auraient certainement pas la nostalgie d'Edhenys, ils vivaient, tout simplement, au jour le jour sur le rythme de leur propre partition. C'était magique.

Alors que je tergiversais si oui ou non j'aurais aimé être un criquet, j'arrivai à l'étang, bordé de petits saules. La légère brise dans leur feuillage faisait danser les branches. Je me dis qu'elles devaient être tellement délicates car ici au sol, nous ne sentions absolument pas le courant d'air.
La lune se reflétait dans l'eau, c'était un cadre enchanteur...Et pourtant si proche de cette cité...

Je m'assis contre un tronc, et par ma magie, m'amusais à créer des ombres sur l'eau. Tantôt un chat, un chien, une licorne ou un oiseau. Quelques voyageurs, un poisson bondissant ou encore un daim caracolant. Telles les ombres chinoises, elles dansaient à mon gré, calmant mon âme un instant. J'étais toujours émerveillé par ce que la magie pouvait faire...
Profitant de la solitude, je m'étendis au sol. J'avais la curieuse impression d'un regard sur moi, mais l'épuisement avait vaincu, je m'endormis au bruit de l'eau et au chant du feuillage...

Je n'en revenais pas! Il s'était endormi! Assommé, là, sous les yeux! A l'instant! Par Tanjii!! Comment avait-il osé? Sans sécuriser le périmètre? J'étais un potentiel danger, il aurait dû me voir. Me sentir. Au lieu de cela, ma proie avait simplement décrété qu'il s'abandonnerait d'un coup d'un seul aux bras tendres du sommeil. Il m'aurait été si aisé de l'égorger sans un bruit... Il était décidément pleins de surprises. Et profondément naïf malgré tout.

Ma sa magie, légère, vaporeuse, m'avait charmée, c'était un fait. Je ne pouvais me résoudre à l'abandonner aux dangers, si vulnérable qu'il était, ou l'extirper de son sommeil profond pour le réprimander afin de lui enseigner les rudiments en terme de méfiance. De toute façon, il n'aurait pas accordé quelque crédit que ce soit à mes paroles

*tssss, croyez vous qu'une piètre fleur, si jolie soit-elle, puisse m'occire pendant mon sommeil?* je ris intérieurement en imaginant ses répliques cinglantes.
*s'il s'agit du pétale de lotus qui sait mon bon monsieur*

je choisis finalement de m'exercer à quelques mètres, suffisamment loin pour que le bruit de mes sabots étouffé par la terre humide et le sifflement de ma lance dans l'air ne puissent le déranger, mais pour que le moindre souffle me parvienne et m'alerte.
Je trottinais jusqu'à un lieu propice à l'entrainement, tout en conservant une vue parfaite sur les environs et principalement sur un certain personnage abreuvé de sommeil.

J'entendais chaque perle de rosée nocturne choir sur les feuilles noircies de nuit, chaque insecte et son moindre mouvement entre les hautes herbes qui humidifiaient mes jambes sveltes à chaque pas. Je m'imprégnais de ce nouveau terrain.
Tout en scrutant l'écorne brune des arbres silencieux, je caressais ma lance du bout des doigts avant de la saisir fermement et de l'extirper de sa sangle qui la retenait à mon dos.

Elle était légère, d'une taille parfaitement fonctionnelle, et maniable. Je m'échauffais avec quelques mouvements relativement simples avant de répéter mes gestes plus précis.
J'entendais le souffle lent et régulier de l'endormi sous son arbre aux longs cils feuillus qui se balançaient dans le vent.
"Grand bien te fasse, n'a-t-on pas idée de s'abandonner comme un bienheureux"
Sur ces pensées, arme en main, je transperçais les cœurs, abdomens et autres organes de mes pantins chimériques.

La sueur avait fini par poindre et perler mes muscles à peine endoloris, encore tendus par l'effort. Je tentais de maitriser ma respiration rauque et après quelques instants, plus calme, je guidais mon pas nonchalant près de l'étang où mon camarade de fortune dormait paisiblement.
Je ne pus réprimander une moue de désapprobation.
Je couchais mon corps à une dizaine de mètres du sien et entrepris de tailler, dans les bois de ma lance, le commencement de mon périple.

Mon sommeil n'était pas vraiment tranquille. Pour commencer, je n'aimais guère dormir la nuit, j'allais, la plupart du temps, me coucher lorsque le soleil se levait. C'est à ce moment que je me sentais le plus en paix, après avoir passé la nuit en tête à tête avec mes songes, apaisé par la lune dans le berceau en voûte céleste....Douce sérénité dont je n'avais pu profiter ce jour. Je sentais des yeux rivés sur moi, inconsciemment, je serrais ma main sur la dague à ma ceinture...Il y avait des réflexes qui ne s'oubliaient pas. Je sentis un bruit sourd non loin de moi, comme si les ondes de la terre se transmettaient dans mon corps, suivis de petits sons plus secs, plus réguliers...C'en était assez, impossible de dormir au calme.

J'ouvris doucement les yeux et m'étirai. Ma nuque était endolorie, le bas de mon dos, par solidarité certainement, l'accompagnait. Je n'avais guère l'habitude de me reposer ainsi, à même le sol. Une personne de ma classe se doit d'avoir un minimum de confort. A la réflexion, je n'étais pas certain que la Taverne de Helaya était beaucoup plus confortable, connaissant les personnes qui la fréquentaient. Je me demandais s'il se rendraient compte d'une différence s'il y avait une couche où s'allonger ou non. Pauvre monde...
Je levai la tête et fis quelques mouvements, afin de faire craquer mon cou. Cela faisait un bien fou. Je scrutais l'horizon, j'étais toujours fasciné par ce changement de paysage, qu'il soit de jour ou de nuit. J'avais pourtant une excellente vision nocturne, mais pour autant, il me semblait complètement différent. Puis je la vis. Encore elle ! Mais ce n'est pas possible, que me voulait-elle, à la fin ? Ne pouvions-nous pas être tranquille, un instant ? Est-ce interdit d'aimer être seul ?

Je soupirai, et levai les yeux au ciel. J'avais besoin d'un mage, moi, pas d'un poney. Pfff et sculpter ainsi...C'est tellement plus délicat et raffiné par la magie !
Froidement, un tantinet agacé, je lui adressai ces quelques mots :

"Que me veux-tu ?"

Attendant sa réponse, je m'approchai du lac et m'y penchai, admirant mon visage miroiter en ses reflets, et entrepris de me recoiffer, veillant à ce que ma plume soit toujours bien à sa place.

(Les portes de la ville)

Alors, alors...C'est qu'il y en avait, des possibilités, ici ! Quel serait le meilleur endroit, pour moi...Il fallait bien sûr que je trouve ma fleur, mais également un endroit calme et agréable, stable, pour pouvoir préparer ma potion sans le moindre risque. Ah, avec de l'eau bien sûr, aussi. C'est plus pratique. Je scrutai un peu l'horizon et...Oh ! Est-ce un lac que je vois au loin ? Chic ! C'est absolument parfait pour moi, ça !
Heureux, je chantonnais en m'élançant dans les herbes. Oh je ne sais pas quelle chanson, un air inventé, certainement. Je faisais bien attention d'éviter les fleurs et la faune qui allait avec, il ne fallait pas les écraser, les pauvres ! Bon. Où était-elle, cette plante...
Je marchais quelques minutes lorsque, devant moi, s'étendait un parterre tant désiré. Youpee ! Avec délicatesse, je cueillais quelques brins de cette flore tant désirée, prenant bien garde à ne pas abîmer les feuilles. Elles étaient précieuses dans la composition de ma potion. Je les rangeai soigneusement dans un petit sac en tissu brodé -offert par le village !- et les plaçai bien contre mon coeur. Les plantes étaient sensibles, si elles sentaient mes battements, elles seraient apaisées et plus aptes à donner le résultat tant espéré. Bien sûr que si, c'est vrai !

Je me mis alors en marche vers le lac, regardant oisivement le ciel. Les nuages étaient fascinants. Je me souvenais d'un jour de réunion, tout le village était assemblé pour fêter la fin de la conception de la crème de marrons, et plusieurs jeux étaient organisés. L'un d'eux était d'observer les nuages et dire simplement ce que nous voyons, c'était censé révéler notre personnalité et nous aider dans notre voie à suivre...Pour sûr ! Bien qu'enfant, j'avais vu ce jour-là en un beau cumulus, une fiole de potion devant une feuille de hêtre, alors que beaucoup de mes congénères avaient vu un hérisson. Un hérisson ! Je vous jure...J'adore ces animaux, mais je le maintiens, ce nuage n'avait rien d'un hérisson ! C'étaient toutefois de bons souvenirs. Nous avions bien ri, et j'adorais la crème de marrons. Il faudrait que vous la goûtiez, si un jour vous venez à vous arrêter chez nous ! Plaisir délectable garanti !

Hey ! Publicité mensongère ! Il était déjà occupé ce lac ! Une Centaure semblant très habile et bien bel homme coquet. Bon. C'était une charmante compagnie ! Mais quel impoli suis-je, c'est moi qui suis arrivé en dernier...

-Bonjour ! Acceptez-vous que je partage avec vous un morceau de ce paisible endroit ? Je m'appelle Khalyra.

Le soleil avait caressé l'onde claire et parfaitement lisse du lac alors que le bipède s'extirpait enfin de son monde onirique. La chaleur matinale caressait ma peau, je fermais les yeux, pour mieux apprécier ces doux rayons sur ma robe dorée. Mon interlocuteur ne se fit pas tarder.

"Que me veux-tu ?"

Décidément.  Il n'était pas non plus du matin, la nuit, il dormait, le soir, c'était un ronchon AUSSI, j'espérais que le zénith lui réussirait plus. A suivre...
Je baillais un court instant avant de me lever et étirer tous mes membres avant de ranger mon arme fraichement baptisée dans son fourreau.
J'avais vaguement senti une présence mais nous étions deux, aux aguets, pas de danger, je préférais me reporter sur cet étonnant individu avant de me préoccuper de mes impressions.

"Eh bien, en toute franchise, ce concept d'escalier... Il ne m'a pas trop plu. Quelle drôle d'idée, vous avez là de bien étranges inventions!  Alors je ne sais pas. J'ai quitté l'auberge et ai fais face à l'inconnu."

Je plaçais mon regard sur les berges lointaines, bordées de roseaux, protecteurs de créatures qui s'éveillaient elles aussi aux lueurs du jour. Je poursuivis.

"Une nouvelle fois. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, ce sentiment de vide pas tout à fait étranger. Je ne savais pas vraiment quelle route emprunter, quel parfum suivre. Et vous déambuliez, alors je n'ai pas vraiment médité sur la question. Après tout, un voyage est-il toujours supposé nous emmener dans un endroit précis? Un quelque part me suffit amplement, peut importe où il se situe, et vous avez l'air de chercher ce quelque part, sans trop savoir peut-être, je n'ai pas non plus cherché à déceler cette question-ci. La réflexion est louable. Mais il est sage de laisser un temps à la contemplation. Si mes pas vous importunent tant, je les guiderais vers un autre ailleurs."

C'était vrai. Mon esprit s'était égaré, et mon corps avec lui. Mais j'étais libre et là était l'important. C'était bien étrange, j'avais détenu un savoir, des certitudes, la connaissance parfaite d'un environnement hostile et familier pendant des années, et j'avais choisi le mirage, l'illusion, la perte, le non sens, sur un chemin dépourvu de repères. Mais, je l'avais choisi.

"Ceci-dit, il y a bien une raison pour laquelle j'ai choisi de vous suivre vous plutôt qu'un fantôme.   Vous n'avez pas daigné m'expliquer ce qu'était un poney! "

Une voix se fit clairement entendre et se détacha des chants qui se glissaient entre les végétaux. Une voix douce et cristalline, très agréable à l'oreille.

-Bonjour ! Acceptez-vous que je partage avec vous un morceau de ce paisible endroit ? Je m'appelle Khalyra.

"Salutations!     Je suis Ko' Baasha-Ra.    Pour ce qui est du partage, je vous prierai plutôt de vous adresser au second énergumène, seul son espace vital pourrait se sentir importuné!"

A peine avais-je eu le temps d'ouvrir la bouche pour répondre à sa longue tirade qu'un autre énergumène venait de nous interrompre. Adieu, répliques bien senties. Je levai les yeux au ciel : il était donc réellement impossible d'être seul en cette région. Un rien irrité, je répondis un froid "faites ce que vous voulez.", en réponse globale. Pourquoi perdre son temps à répondre individuellement ? Je n'avais guère que ça à faire. Un Centaure qui ne savait même pas ce qu'était un poney...S(a)igneur. Pourquoi est-ce que ce genre de choses n'arrive perpétuellement qu'à moi...

Je m'approchai du lac, et admirai mon visage dans l'eau ondulante. Diantre. Je ne sais pas comment faisaient un grand nombre de créatures de ce monde, mais moi, il me fallait mon bain quotidien. Un peu d'hygiène, je vous prie. Las et dépité, je fus donc obligé d'adresser quelques mots aux importuns. Encore.

"Cependant, je vous prierais de vous retourner. Peut-être n'êtes-vous point incommodés par l'odeur de fauve que vous pourriez dégager, mais moi, j'ai besoin de propreté. Et sans souffrir de voyeurisme."

Attendant que chose soit faite, je me déshabillai, aimerais-je dire rapidement mais force est de constater que les vêtements nobles et élégants n'étaient pas forcément des plus commodes à retirer, et me plongeai dans l'eau claire. Peut-être était-ce la réponse au sang froid qui voyageait dans mes veines, ou bien le souvenir d'Edhenys et de ses eaux parfois très fraîches, mais celle-ci était tiède, et je devais l'admettre, très agréable. Je frottai délicatement ma peau, rassemblai mes cheveux, et profitai de ce court moment de détente pour respirer, réfléchir un peu. Qu'allais-je donc faire, à présent, où pouvait-Il bien être...Si Jesthia était ma destination de prédilection, aussi me disais-je que la capitale n'était, peut-être, point assez sombre pour lui. Malgré tout, j'imaginai qu'il y avait nombre d'érudits, et que l'un d'eux aurait pu connaître cet homme. Un si grand mage...Quelqu'un, quelque part, en avait forcément entendu parler. Si au moins je connaissais son nom, tout serait probablement tellement plus simple...
Soupir, je sortis de l'eau et enfilai délicatement toutes mes couches de vêtements. L'élégance a un prix.
Après avoir arrangé ma coiffure et ajusté ma plume, je me tournai de nouveau vers les autres :

"Bien. Comme je suppose n'avoir guère le choix que de souffrir de votre présence, quels sont vos plans ?"

Je regrettai déjà avoir posé la question...

Bien.
Donc le matin ne lui réussissait pas non plus. Merveilleux. Je me demandais quel moment dans la course du soleil convenait à cet énergumène. Il ne me laissa pas le loisir de réfléchir plus profondément à la question.

"Cependant, je vous prierais de vous retourner. Peut-être n'êtes-vous point incommodés par l'odeur de fauve que vous pourriez dégager, mais moi, j'ai besoin de propreté. Et sans souffrir de voyeurisme."

C'était en fait assez étonnant. Les bipèdes sont donc si pudiques? Se lavent dans de l'eau? Couramment ? Les bains sont réservés à nos rituels, le sable chaud suffit au quotidien. Nous nous roulons sur le sol brûlant et le sable lustre nos robes poussiéreuses. Après une longue marche, c'est notre seul réconfort. L'eau se boit. Nous ne nous vautrons pas dedans!

Je me déplaçais tranquillement un peu plus loin, je voulais, malgré tout, comprendre un peu plus ce personnage et ce nouvel... Individu. J'aurais pu satisfaire ma curiosité ailleurs, ce territoire était infesté de bipèdes, je n'aurais qu'à me baisser pour en trouver. Ou les bousculer.

Quoi que je doute qu'ils apprécient vraiment nos jeux de rencontre.
Mais ces deux là m'intriguaient. Il serait toujours temps de partir si je ne les supportais plus. Pour le moment, ma curiosité était à son paroxysme; les bipèdes cachent leurs corps et pas seulement pour la température plus fraîche ou les tempêtes de sable, et avec cela; se lavent dans de l'eau.
Dans de l'eau!!! C'est... Inattendu.

Je m'étirais convenablement, j'avoue que j'aurais presque demandé à l'un de ces étrangers de bien vouloir tirer mes jambes fatiguées.

Nous le faisions entre nous dans la caravane, mais j'avais beau apprécier la compagnie de ce... Comment disent-ils déjà?
Eh bien ce mal léché, je n'allais certainement pas lui demander de me toucher. L'autre me semblait de confiance. En tous cas, je doutais fort qu'il puisse nous sauter à la gorge. Encore lui aurait il fallu un escabot me concernant.


"Bien. Comme je suppose n'avoir guère le choix que de souffrir de votre présence, quels sont vos plans ?"

D'accord.
Alors;

Il faudrait penser à le laver plus souvent. Visiblement, un bain lui réussissait tout à fait.
Eh bien j'imagine que le jeter dans les lacs ne sera pas trop ardu. Tour est si vert ici que je doute que l'on ait à chercher cette eau trop longtemps où que nous allions.

Peut être un seau de temps à autre pour l'appaiser de temps à autre serait un bon moyen de palier à ses saurez d'humeur?

Pour le moment, je n'allais certainement pas braver le destin.

"Je n'ai nulle part où aller ni rien à espérer ou chercher. Je suis ici aujourd'hui et je serai demain. C'est ce qui importe."

Je ne me risquais pas à lui dire que, de toute façon, il semblait avoir besoin de compagnie. Sur ce point, les bipèdes ressemblent à un certain lot d'entre nous. Ils préfèrent subir un clan qui le maltraite plutôt que de faire face à la solitude. Ou pire; l'inconnu.

Nous verrons demain où mon pas m'aura portée.
Après tout, nous sommes aujourd'hui. Seulement aujourd'hui.
Je regardais notre nouveau venu. Il avait l'air d'un jeune poulain dans son attitude un peu naïve.
Alors. Quelle serait sa réponse à cela?

Oh, le joli blondinet semblait bien agacé ! Que s'était-il donc passé entre ces deux-là pour que la tension soit si palpable ? Après tout, ça ne me regardait pas ! A sa demande, je détournai mon regard -dommage !-, et le laissai se baigner. Mais enfin, tout de même, sentais-je le fauve ?
Discrètement, je reniflai mes poignets. Oui, oh, ça va, osez dire que vous ne l'avez jamais fait ! Heureusement, ils dégageaient encore les effluves des herbes et fleurs fraîchement cueillies. Vilain médisant ! Bon. Je me promettais cependant qu'à la prochaine halte, je ferais un...brin hihi, de toilette moi aussi. Il était si agréable de se sentir propre ! A la réflexion, je me demandais s'il était possible de créer une potion de propreté. Après tout, tout était possible ! Une gorgée, et hop : propre comme un sous-neuf ! Ce serait merveilleux. Peut-être qu'avec un peu de...

"Bien. Comme je suppose n'avoir guère le choix que de souffrir de votre présence, quels sont vos plans ?"

La question du jeune homme me sortit de mes songes. Un plan si élaboré parti en fumée ! Mes plans ? Et bien...
Ah oui !

"Je voudrais retrouver le pétale de Shandelia, et si possible..."

Je me coupai, ne pouvant cesser de jeter des coups d'oeil à la Centaure qui se tenait à côté. Je ne pouvais m'empêcher de penser que ce magnifique crin serait un ingrédient précieux pour mes potions !

"Excusez-moi, mademoiselle, consentiriez-vous à ce que je vous emprunte un ou plusieurs de vos précieux crins ?"

Puis me retournai à nouveau vers l'éphèbe à l'apparence fermée.

'Et donc, si possible, en recevoir d'autres en échange. En attendant, je veux aussi devenir le meilleur alchimiste herboriste du monde !"

Mon tuteur me disait toujours qu'il fallait viser grand. Oh, des rêves, je n'en manquais pas ! Par contre, de l'orientation, si. J'étais donc assez satisfait de pouvoir me joindre à un groupe, bien qu'atypique. Qui ne l'était pas après tout ! Vous ? Prouvez-le !
Après tout, je ne savais pas où était ce pétale, et il y avait des plantes partout à travers le monde. Alors peu importait la direction, j'étais certain que ce serait la bonne. Foi d'alchimiste !
La réponse de ma nouvelle amie équine, qui avait répondu bien avant moi d'ailleurs, me confortait dans cette pensée.

"Je n'ai nulle part où aller ni rien à espérer ou chercher. Je suis ici aujourd'hui et je serai demain. C'est ce qui importe."

Tape-m'en cinq !

(Les portes de la ville)

Aah que ce chemin était agréable ! Il y avait bien moins d'agitation, et me paraissait sans danger. Je me détendais un petit peu, profitant du paysage environnant, rempli de fleurs, que c'était joli ! Je fixai mon instrument contre mon dos, lorsqu'un papillon passa devant mon nez. Papillon !
Je gambadais en le suivant, j'étais un grand chasseur, si ! Ou pas...Je n'essayais de toute façon pas de l'attraper, mais j'avais envie de jouer. C'était important ! Et peut-être était-il magique et me conduirait-il à un nouveau foyer ? Papillon
Zig-zaggant entre les fleurs, trottinant allègrement, un choc violent me stoppa dans mon jeu, et plus vite qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvai sur les fesses. Nyaaa...
Je levai la tête et vis ce qui m'avait arrêté : la croupe imposante d'une créature qui l'était tout autant ! Je me levai en baissant les oreilles et pris ma queue dans les bras, de peur que ces gros sabots ne la piétinent...

"Ex...Excusez-moi..."

Je la fixais avec des grands yeux ronds plein d'excuses, puis baissai un peu la tête. Elle était si grande !
Je remarquai que deux autres hommes l'accompagnaient. Qu'ils étaient jolis, eux aussi ! Est-ce qu'ils avaient une maison ?

"Bonjour...Je ne voulais pas vous déranger, pardon...Est-ce que vous rentrez chez vous ?"

Mes...
Attends
Mes crins? Mon crin?

Mais surtout

MADAMOISELLE?

Je vérifiais les environs. C'était bien à moi qu'il s'était adressé. L'autre n'avait certainement pas de crin.

Madamoiselle?

Je n'eus pas même le temps d'élaborer une réponse;
Un nouvel arrivant avait bousculé mon arrière main -decidement, les bipèdes étaient manifestement légions ici.
Je reprimais un sursaut et l'envie cuisante de lui envoyer mon sabot entre les deux oreilles.
Je l'aurais certainement entendu si la demande de cet... Alchimiste herboriste? Ne résonnait pas encore dans mes oreilles.

Attendez. Oreilles? Je toisais le dit alchimiste et l'autre homme.
Qu'était-ce encore cette créature?
... Une... Queue?

Eh bien. Nous parviendrons peut être à nous entendre. À la seconde où cet inconnu aura daigné retiré sa truffe de ma croupe. Au moins, il n'était certainement pas hostile. Lui aussi avait l'air d'un jeune poulain.

Je jetais un regard discret à mon premier compagnon. Je doutais que cette nouveauté lui plaise. Fort heureusement, nous n'avions pas bougé, le lac non plus.

La créature plaqua ses oreilles pointues sur son crâne. C'était au-moins un langage que je comprenais.

Je soupirais. Une chose à la fois. Après tout, je n'allais certainement pas m'ennuyer.

Mes crins.
Bien.
Madamoiselle.
L'imprévu.
Et vérifier l'état de notre ami dont le visage aurait encore blanchi si cela avait été possible.

"Les bourgeons qui disparaissent devront se voir éclore pour accueillir la fleur qui se muera en un fruit. Tu peux avoir mon crin. Mais il me faut un bien en échange. Nul besoin de ton savoir. Mais j'ai besoin de plantes."

Les bipèdes avaient de bien étranges idéaux. Meilleur alchimiste herboriste au monde. C'était... Amusant. Alors il devrait avoir en sa possession ce que je recherche...
Oh, cette épopée promettait d'être enrichissante.

Profitant que personne ne fasse attention au lac, la surface commença a s'agiter...De plus en plus vivement, une silhouette se dessine. C'est un élémentaire d'eau !
Il nourrit l'espoir de tous vous garder dans ses profondeurs...
Que faites-vous ?

Mais ce n'est pas vrai...J'eus à peine le temps de cligner des yeux qu'un nouvel individu à queue nous avait rejoint. Son minois était mignon, mais il semblait tout aussi emprunté que les autres ! S(a)igneur, pourquoi, était-ce trop demandé d'errer seul ? Je cherchais UNE personne, pas trois ! Un poney outré, un herboriste ayant probablement trop inhalé les vapeurs de ses décoctions, et maintenant un chat errant vraisemblablement atteint de cécité. Fa.bu.leux. Et en plus, ils ne cessaient de cancaner...
Alors que je réfléchissais à la meilleure façon de m'extirper en toute discrétion de ce groupe de bras cassés, je sentis une goutte d'eau tomber sur mon épaule. Je regardai le ciel : il ne pleuvait pourtant pas, pas même un nuage ne s'y dessinait. Alors, je me retournai vers le lac. Peut-être un poisson taquin avait-il décidé de faire des acrobaties ? Oh. Oops.

Je reculai de quelques pas. Le corps à corps n'était pas franchement ma spécialité, encore moins avec un géant d'eau. Peut-être à tort, je pensais que mes armes ne seraient ici d'aucune utilité. Mes ombres peut-être pourraient-elles m'aider ? Au creux de ma main, je faisais naître une petite boule d'énergie nécromancienne, et la jetai en la direction du monstre.

Des plantes en échange de crins ? Ca me paraissait équi-table ! Non ? Si ! Il faudrait définir la valeur mais j'étais partant !
Me faisant violence pour empêcher l'irrésistible envie de tripoter la tête "oreillée" de l'étrange petit félin à l'apparence si fluffy qui venait d'arriver... en fanfare pourrait-on dire, je me concentrai alors sur ce qu'il se passait autour de moi. Je vis alors mon nouveau compagnon aux canines saillantes reculer devant un... C'est quoi ce machin ?! Un... Une... Chose... Géante, entièrement composée d'eau, avec un visage...
Bof. Il n'était rien qu'une petite bombe de ma préparation ne pouvait se débarrasser ! Heureusement, il m'en restait quelques unes dans ma besace. Hop, dégoupillée, la bombe !

Nya ? Pourquoi est-ce que tout le monde s'agitait ainsi ? Je sentis de l'eau sur ma queue, qui se hérissa aussitôt. Que...
Hiiii !!! J'ai peur !
Par des gestes souples et rapides, j'allai me cacher derrière l'amicale Centaure et décrochai mon instrument. Le contact de l'archet sur les cordes me calma rapidement, alors je me concentrai, et jouai "Maladresse", une mélodie que mon maître m'avait apprise il y a bien longtemps, permettant d'après lui de faire trébucher n'importe quel adversaire en embrumant son esprit... Puisse-t-il dire vrai...

Oh par la sainte croupe fripée de Bucéphale.
Je pensais que nous avions franchi la limite de l'inattendu quand un élémentaire se dessina à la surface agitée.

Je prête allégeance au sud et à l'est... Mais l'ouest et son eau...
Eh bien nous allions certainement devoir régler ce problème.

Une lance. Quelle idée. Pourquoi ai-je méprisé cet espadon?
Je ne pouvais décemment pas risquer de la perdre. Inutile de la jeter. J'attendrais qu'il se rapproche.

Le nouveau venu avait élu domicile derrière ma croupe avant que je ne puisse prendre une décision.
Comment prendre le temps de lui expliquer que c'était certainement la pire idée qui fût? Au mieux il serait à découvert à l'instant où je devrais me défendre, -à sa posture effrayée je doutais que ce soit vraiment dans ses plans- au pire écrasé par mes sabots.

Oh saint Sleipnir donnez moi la force...
Eh bien le musicien devra se contenter du siège. Je n'avais pas le temps de lui expliquer la situation et le hissais sur mon garrot. Après tout, les bipèdes s'asseyent bien sûr les chevaux.

J'avais encore une dague n'est ce pas? Au point où nous en étions.. je pouvais bien essayer de la jeter sur la forme aqueuse...

L'orbe vint s'écraser sur l'élémentaire, et lui infligea des blessures assez importantes. Enervé par cet affront, il devint plus actif et esquiva la bombe, qui ne lui causa que quelques dégâts superficiels.
La mélodie lui arriva droit dans les...oreilles et il ne put s'en défaire. Il perdit l'équilibre et pu difficilement se rattraper, atteint par les dégâts qu'il s'était auto-infligé par cette maladresse.
Enfin, il sentit la lame d'une dague le transpercer, et sa colère était à son paroxysme. D'un geste brusque, il déchaîna les flots qui atteignirent l'ensemble de l'équipe.
Que faites-vous ?

S(a)igneur. C'est que cette chose était coriace ! Il avait osé mouiller mes vêtements ! Et en plus, il me blesse ! Cela n'allait pas se passer ainsi, oh non. L'on ne s'attaque pas à un Vampire de ma distinction sans représailles. Si l'avertissement ne suffit pas, recommençons alors.
Une nouvelle orbe se créait dans ma main, et de toute ma haine, je la lançai en le fixant droit dans ses yeux vides.

Comment ?! Comment était-il possible qu'on esquive une de mes bombes ? Seraient-elles défectueuses ? Impossible ! Il me fallait en avoir le coeur net. J'en attrapai une nouvelle, et la balançai. Oh, je n'étais pas seul, alors ce n'était pas trop grave si elles l'étaient, les autres régleraient le problème après tout, non, la priorité était de savoir si ma recette était bonne et fonctionnelle. N'a-t-on pas idée...

Mais...Mais...Mya...
Comment s'accroche-t-on à un cheval qui n'en est pas ?! Déjà à un cheval tout court, d'ailleurs ! Et j'étais trempé, quelle horreur, quel enfer, mon maître.....
Je serrai mes jambes le plus possible contre cette créature, et tentai tant bien que mal d'ajuster mon instrument. S'il te plaît, endors-toi élémentaire...

Bien. Plus de dague. Un pauvre cavalier qui serrait désespérément ses jambes contre mes flancs, un élémentaire enragé et seulement m'a lance ajustée dans mes paumes. Bien.

Quoi que tu sois... J'espère que tu vas t'accrocher.
La lance pointée sur l'ennemi je grondais en l'empalant sur mon arme et en priant les anciens dieux de lui faire au moins quelques dégâts avant de me retirer pour nous mettre à l'abri- au moins hors de portée- des coups et de l'eau que l'être projetait.

Au fond, la créature presque sur mes reins s'était accrochée tant bien que mal et je ne m'en était tirée pour l'instant qu'avec quelques coups de griffes.

La rage du vampire se fit vraisemblablement sentir puisque ce fut un coup critique ! Gravement blessé, l'élémentaire se montrait affaibli, et la bombe lui affligea cette fois un peu plus de dégâts.
La mélodie du Neko le faisant somnoler un peu, il ne fit pas attention à la lance qui l'atteignit de plein fouet.
Agonisant, il fondit dans le lac ne laissant derrière ses restes humides qu'une pauvre flaque, où flottaient 200 po, probablement les écus perdus dans les profondeurs du lac, naufragés des quelques maladroits passants s'y étant noyés jadis. Vous décidez de vous les partager, et ramassez 50 po chacun.
Bravo ! Vous sortez victorieux de ce combat, et gagnez en plus 100 px chacun.

Pfu. Tout de même. Quels pots de colle, ces élémentaires ! N'a-t-on pas idée d'inonder les gens d'hostilité ainsi. Moi aussi, je voulais être tranquille, et pourtant, trempais-je les personnes dont je souffrais la présence de la sorte ? Non ! Ton sort est scellé, misérable. Tu n'as toujours été qu'une pitoyable flaque, comment as-tu osé défier la noblesse d'Edhenys. Retourne jouer avec les carpes, toi maintenant réduit au silence.

Pestant toujours intérieurement, je ramassai 50 po. C'était, a priori, un quart des écus gisants sur le sol. Même si faire partie de ce groupe n'était en rien mon choix, il fallait se montrer équitable. Il n'était pire inélégant être que celui qui ne sait partager les dus et se montrer honnête. Nous n'étions pas de vulgaires voleurs ! Je rangeai les pièces dans ma bourse en velours encore humide et fusillai le lac du regard. Enfin, je le tournai vers mes compagnons -par défaut non par choix- et analysai la scène. Un poney monté par un chaton, tous deux détrempés, et le cueilleur de fleurs le nez dans sa besace, soit. S'ils s'amusent bien...
Je soupirai et secouai la tête. Il n'était point question de rester en ces lieux une seconde de plus. J'en avais soupé, et que trop perdu de temps.

"Je reprends la route. Faites ce que vous voulez."

D'un pas décidé, je continuais mon chemin. Je fulminais, et mon humeur déjà bien entachée était maintenant exécrable, et le resterait probablement tant que mes apparats seront gorgés d'eau.

(Le chemin fleuri)

En arrivant sur le chemin fleuri, ce qui me choqua le plus fut le dit chemin
Fleuri ? Oui fleuri d’eau ! Ils ont une drôle conception des éléments.

Au beau milieu, pas loin du lac, une troupe de gens tous plus bizarres les uns que les autres, la palme revenant quand même au cheval sur lequel on a greffé un buste.

J’en avais déjà entendu parlé lors des voyages avec le cirque, mais jamais nous n’avions été les voir, soit disant qu’ils ne savent pas apprécier ce qui ne leur ressemble pas....celui là, à l’air plutôt intégré.

Hiiiii un chat ! Enfin un Neko ! Je les adore tant, ils sont si doux, si gentil, si gracieux, et silencieux...non ça ce n’est pas une qualité quand ils ont un plan en tête, on en avait un qui était contorsionniste et blagueur, une crème ce garçon. Je veux celui-là !

Et deux jolis blonds, un noble, quelque peu énervé ou méchant, je ne m’approcherais pas, au vu des ses vêtements très classes, comment pouvez t’on s’habiller comme ça ? C’est beau oui, mais niveau confort pour voyager...Ze-Ro, ils préfèrent toujours l’apparence plutôt qu’être pratique, et l’autre, il a l’air délicat, et il dégage un je ne sais quoi....mmmhhh, on se méfierait pas...

Bon voyons voir ce qu’ils vont faire, car à 4 contre 1...si ils veulent me détrousser ça ne le fera pas...

La créature sur mon dos grelotait et n'avait décidément pas l'air motivée à descendre. Qu'à cela ne tienne; j'avais un ronchon à rattraper.

J'allais m'installer sur un petit trot pour arriver à sa hauteur, mais en souvenir du bipède sur ma croupe, je préférais un pas tranquille. Je ramassais notre butin, en tout cas, ma part et celle de la chose tremblante derrière moi. Le meilleur alchimiste herboriste du monde devrait pourvoir se baisser.

Nul besoin de me préoccuper de sa route; il veut mon crin, il suivra la queue.

Je renaclais soudainement. Allons donc.

Alors que je rattrapais tranquillement le fier blond dont les vêtements détrempés laissaient une traînée humide sur son passage, une silhouette étrangère retint mon attention. Allons donc...
Ma lance fermement tenue, je me retournais pour faire face à l'intrus.
Un élémentaire avait été bien suffisant.