Guren La forêt créé une enceinte protectrice autour de la cité. On l'aura surnommée la forêt des cent couleurs.
Oh, je sais bien que tu penses que cela n'est qu'une vague tentative poétique. Parce que tu ne vois pas.
Tu ne vois pas les veines pourpres des feuilles qui meurent et déchoient, ni les fourrures fauves qui glissent entre les branches souples et dont la teinte dorée se mue en éclats infinis.
La brise aussi se colore. Et si tu laisses ton regard indifférent se poser sur les ruisseaux qui se calfeutrent dans ce bois, tu en devineras les nuances.
Les rochers qui on crevé la terre humide scintillent sous la mousse qui oscille entre les tons.
L'odeur musquée qui emplit tes poumons, n'est-elle pas, elle aussi, peinte de différentes saveurs ?
Non, voyageur. La forêt n'est certainement pas un caimailleux de rouges, orangés, ocres et bruns.
Mais ouvre les yeux. Peut-être alors, auras-tu remarqué les spectres irisés de ces créatures éthérées...